Quel mépris pour les milliers de travailleurs mobilisés contre l'entreprise de destruction massive qu'est votre projet de réforme des retraites ! Quel mépris pour les personnels des EHPAD – les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – et les 2,5 millions de seniors en perte d'autonomie qui attendent depuis dix-huit mois la loi sur le grand âge promise par le Président de la République ! Quel mépris pour tous les soignants et tous les personnels hospitaliers mobilisés depuis plus de onze mois ! Ils étaient encore dans la rue vendredi pour sauver l'hôpital public que vous-même, monsieur le ministre, avez dépecé sans relâche durant ces trois dernières années, en faisant 12 milliards d'euros d'économies, au fil des lois de financement de la sécurité sociale dont vous avez eu la charge sur nos bancs.
Ajoutant l'impudence au cynisme, Mme Buzyn, dont je ne mets pas en doute les qualités intrinsèques, déclarait, en vous passant le flambeau de la casse sociale, avoir certainement vécu « l'une des plus belles aventures humaines ». Quelle ironie, alors que 800 médecins chefs de service, pas dupes face à la tentative de diversion que constituent votre plan d'urgence et la reprise de dette hospitalière évoquée précédemment, démissionnent de leurs fonctions administratives !
Vous qui avez été de tous les coups portés à la sécu depuis 2017, venez de lancer une énième enquête nationale hospitalière. Quelle perte de temps ! Les constats sont établis et les solutions connues. Nos concitoyens attendent du concret : que comptez-vous faire pour redresser la barre face à un tel bilan, sachant que la représentation nationale – qui n'est pas un amalgame de vierges effarouchées et de gazelles pudiques – attend de vous des réponses claires sur le fond ?