Intervention de Michèle Victory

Séance en hémicycle du mardi 18 février 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Rémunération des enseignants

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

Monsieur le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, c'est terrible, mais quelque chose ne fonctionne vraiment pas entre, d'un côté, vous et vos propositions, et, de l'autre, la communauté éducative dans son ensemble. En effet, chacune de vos propositions vient ajouter de nouvelles craintes et accentuer ce sentiment, que vous refusez obstinément d'entendre, d'épuisement des personnels de votre administration, au point que le métier d'enseignant ne fait plus rêver les étudiants. C'est la jeunesse qui pourrait bien payer le prix de votre incapacité à comprendre, au fond, ce qui se joue dans la carrière des enseignants.

Le projet de loi sur la transformation des régimes de retraite vous a donné l'occasion de faire miroiter aux enseignants un parfum de revalorisation des salaires. Toutefois, des 10 milliards d'euros promis par votre Gouvernement afin de compenser les conséquences désastreuses de la réforme, il ne reste plus que 500 millions dans le budget pour 2021, et les nouveaux scénarios proposés dressent la perspective d'un marché de dupes : seulement 200 millions d'euros seront distribués aux enseignants, soit une hausse d'environ 14 euros par mois, le reste étant une supposée contrepartie généreusement offerte aux enseignants qui accepteraient des tâches supplémentaires, contrepartie habilement habillée sous le concept moralisateur, libéral et inopérant de la rémunération au mérite. C'est une provocation pure et simple !

Oui, il y a des personnels en détresse, désespérés par le gouffre qu'ils vivent, au quotidien, entre les discours de l'institution et la réalité. L'institution ne sait pas accompagner ces personnels, mais expliquez-nous en quoi ces enseignants auraient démérité ? Or ce sont bien eux que vous désignez, en creux, à la critique.

Aucun des quatre scénarios que vous proposez n'est en phase avec leurs attentes, soit parce qu'ils ne concernent qu'une partie des enseignants, soit parce que l'enveloppe budgétaire reste constante. Monsieur le ministre, vous faites fausse route en imaginant qu'une telle fable fasse rentrer dans le rang des personnels qui ne vous font plus confiance. Quand sortirez-vous de cet enfermement ?

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