Éric Woerth l'a dit, l'incongruité de nos travaux est manifeste. La conférence de financement s'est réunie ce matin et nous ne connaissons pas encore ses conclusions, lesquelles auront une incidence majeure et définitive sur le système de retraite. Le Conseil d'État s'en est ému en dénonçant des indications financières très parcellaires. J'ai également entre les mains le courrier de Laurent Saint-Martin et d'Émilie Cariou adressé au Premier ministre, dans lequel ils s'émeuvent des nombreux manques dans la présentation du document.
Considérez tout de même que vous fondez vos hypothèses – évoquées ce matin lors de la conférence de financement – sur des gains de productivité de 1,3 % par an, alors qu'elle n'a cru que de 0,2 % l'an dernier et de 0,8 % depuis dix ans. Tout cela ne tient pas debout ! Nous nous demandons pour quelles raisons nous sommes là. Vous sacrifiez le sérieux du débat parlementaire à un dialogue social dont chacun sait qu'il est de pure forme, les partenaires sociaux s'en émeuvent d'ailleurs eux-mêmes. D'ailleurs, les partenaires sociaux eux-mêmes s'en émeuvent.
À défaut de mieux, nous soutiendrons donc cet amendement : nous nous joignons à la demande formulée par M. Woerth de suspendre ce travail dérisoire.