Le besoin de financement à court, moyen et long terme du système de retraites est indiqué depuis longtemps dans les rapports du Conseil d'orientation des retraites. Pourtant, la question du financement fait l'objet de réunions entre le Gouvernement et des syndicats, en désaccord sur l'ampleur du déficit comme sur le délai nécessaire pour le résorber et les moyens d'y parvenir. Selon le Conseil d'orientation des retraites, le déficit, de 3,5 milliards d'euros en 2018, devrait se creuser pour atteindre 8 milliards à 17 milliards en 2025 et 27 milliards en 2030, dans le pire des cas.
Mais le problème n'est pas le même pour les caisses disposant de réserves financières, comme les régimes autonomes ou les complémentaires des salariés du secteur privé, l'AGIRC et l'ARRCO – l'Association générale des institutions de retraite complémentaire des cadres et l'Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés – , que pour les régimes de base de la sécurité sociale, dont les comptes vont plonger.
Par conséquent, ne devrions-nous pas, avant toute réflexion sur le système de retraite, disposer d'un audit précis de la situation financière réelle des régimes de retraite et en connaître l'impact sur le budget de l'État et sur notre déficit budgétaire ? Pouvons-nous accepter que les débats de fond aient été obstrués en commission spéciale et le soient de nouveau en séance ? Est-ce responsable, de la part de ceux qui souhaitent une vraie démocratie au Parlement ?