J'aime entendre le secrétaire d'État faire des déclarations d'amour devant la représentation nationale sur le dialogue social, et je ne doute pas qu'il fasse les mêmes devant les partenaires sociaux sur le débat parlementaire…
La réalité est qu'il escamote l'un et l'autre. Alors que, depuis deux ans et demi, les administrations de l'État ont travaillé sur le sujet, que, depuis deux ans, la concertation a réussi à mécontenter l'ensemble des partenaires – un tour de force – , voilà que nous serions, nous, obligés de légiférer sur un texte à trous dans des délais très contraints !
J'ai aussi entendu la déclaration d'amour du secrétaire d'État au COR, que le texte videra de sa substance, d'ailleurs, puisqu'il prévoit la constitution d'un comité d'experts indépendants mais dociles. Du reste, parmi les hypothèses de l'étude d'impact, seulement deux des trois conventions comptables du COR sont reprises. Pourquoi ? On n'en sait rien. Dans cette étude, tout est bidonné : les hypothèses macroéconomiques, lorsqu'elles existent, comme les études de cas. Vous avez même été contraint d'en retirer, s'agissant des femmes, parce qu'elles n'aboutissaient pas à des résultats correspondant à vos éléments de langage.
Une fois encore, ne nous demandez pas de légiférer à l'aveugle. Les députés de la majorité ont peut-être choisi, entre adultes consentants, d'être les pantins de l'exécutif, mais ce n'est pas notre cas.