C'est douteux : en effet, dès lors que le calcul de la pension reposera non plus sur les vingt-cinq meilleures années pour les salariés du privé ou les six derniers mois pour les fonctionnaires, mais sur l'ensemble de la carrière, bien évidemment, les personnes qui ont eu une carrière hachée – les femmes plus souvent que les hommes – seront désavantagées. Votre argument est donc sujet à caution.
Au-delà, cet amendement vise à prévoir, avant l'article 1er, une loi de programmation visant à garantir l'égalité salariale, puisque chacun sait qu'indépendamment des effets éventuels de la réforme, l'inégalité des pensions entre les femmes et les hommes est la conséquence de l'inégalité salariale et des différences de carrière.
Même l'étude d'impact, pourtant très bidonnée, révèle, page 184, que la réforme ne fera gagner que quelques points aux femmes par rapport aux hommes : les inégalités des pensions resteront donc considérables, notamment pour la génération des années 1990.
C'est pourquoi il me paraît essentiel, si l'on prétend réduire l'inégalité entre les pensions, de prendre vraiment à bras-le-corps la question de l'inégalité des salaires : à cette fin, une loi de programmation permettra de prévoir des mesures contraignantes pour les entreprises, assurant l'égalité salariale à poste, compétence et travail identiques, seule façon d'assurer, à l'avenir, l'égalité des pensions de retraite.