Elle aurait pu ajouter que toutes les générations nées avant 1975 vont voir leurs cotisations augmenter sans bénéficier pour autant de nouveaux droits à la retraite, ou évoquer la situation des retraités en cumul d'emploi qui, avant l'âge pivot, cotiseront sans créer non plus de droits nouveaux, ou encore rappeler la différence de taux de rendement entre les salariés et les indépendants – pour les uns et les autres, un euro cotisé ne créera pas les mêmes droits.
En réalité, votre régime n'est pas universel, et celui qui l'a le mieux expliqué est Emmanuel Macron. Convaincu que l'octroi d'une dérogation aux militaires risquait d'en appeler d'autres, il a, à l'occasion d'une réunion publique, mis en garde contre un effet domino qui conduirait à recréer les régimes spéciaux.
C'est précisément ce que vous avez fait ! Ce sont même des « régimes spécieux » que vous avez créés : avec votre réforme, tout le monde perd ; elle se traduira pour tous par une baisse du taux de remplacement et par l'augmentation de l'âge de départ à la retraite.
Votre réforme n'est pas universelle. Les amendements sur lesquels nous sommes appelés à nous prononcer ne disent ni plus ni moins que cela. Ils témoignent d'un souci de sécurité juridique auquel vous pourriez vous-même souscrire, monsieur le secrétaire d'État, plutôt que d'entretenir la fiction d'un régime juste et équitable.