De fait, votre appréciation de cette réforme relève de la foi. Vous croyez pour voir mais, pour notre part, nous voyons pour croire, ce qui est bien différent. L'étude d'impact et l'avis rendu par le Conseil d'État sur les deux projets de loi sont éloquents : vous maintenez cinq régimes au sein desquels subsisteront des régimes dérogatoires et plusieurs caisses coexisteront encore.
Non, chaque euro cotisé ne produira pas les mêmes droits. D'une génération à l'autre, les niveaux de cotisation ne seront pas les mêmes, ni les taux de remplacement, y compris au sein du même régime. L'âge pivot ne sera pas le même, ni l'âge de départ à la retraite, ni même le taux de rendement : à ce sujet, le secrétaire d'État ne dit pas la vérité ! Le taux de rendement ne sera pas le même pour tout le monde et il n'atteindra même pas 5,5 %, niveau évoqué sans être inscrit dans le texte. Vous ne pouvez nier que le taux de rendement réel sera différent pour les indépendants et les salariés.
Sans parler des spécificités que vous revendiquez alors que vous les consacrez au doigt mouillé, à l'issue d'un rapport de force ou en montrant une certaine faiblesse à l'endroit d'une profession. Pourquoi les pilotes de ligne partiraient-ils plus tôt à la retraite que les infirmières ? Celles-ci exercent un métier au moins aussi pénible que le leur.