Ce budget des transports traduit les priorités que vous avez affichées : faire une pause dans les grands projets, privilégier les transports du quotidien et entretenir le réseau existant. Ces objectifs sont de bon sens, compte tenu du contexte financier et du manque d'entretien dont souffre une partie de notre réseau. Nous sommes convaincus que nombre de grands projets sont loin de disposer des financements voulus et qu'il faut leur accorder la priorité.
Cependant, il est un grand projet, parmi eux, qui fait exception – le canal Seine-Nord – notamment parce que son financement est déjà très avancé : 250 millions d'euros ont déjà été dépensés pour sa réalisation. Ce projet dispose, si les tergiversations de l'État ne finissent pas par nous faire tout perdre, de 1,8 milliard d'euros de la part de l'Union européenne. Les collectivités se sont engagées à avancer l'argent pour les deux premières années de travaux et à se porter garantes d'un emprunt de 776 millions d'euros. Dès lors, faire une croix sur ce projet tiendrait bien plus du gâchis que d'une quelconque économie. Or, je ne peux hélas que déplorer que le projet de canal Seine-Nord ne figure pas dans ce PLF, malgré son état d'avancement, et ce, bien que vous l'ayez évoqué de manière positive, madame la ministre. Il y a urgence à déterminer, avant le mois de mars 2018, la manière dont l'État va respecter son engagement d'un milliard d'euros.
Plus généralement, en ce qui concerne les priorités en matière d'infrastructures, nous espérons fortement que le projet de loi d'orientation prévu pour 2018 sera le document stratégique cohérent, et surtout de long terme, dont les infrastructures ont besoin.
Enfin, je salue le fait que le PLF prévoie une augmentation du budget de l'AFITF, notamment en vue de la modernisation des réseaux routier et fluvial. Néanmoins, la question cruciale demeure la pérennisation des moyens de l'agence.