L'enseignement scolaire arrive en tête des dépenses du budget de l'État. Ce n'est que justice, tant les enjeux d'éducation sont décisifs pour l'avenir de notre pays. La refondation de l'école devait rendre notre système éducatif plus performant, et 54 000 postes ont été créés. Las ! La Cour des comptes souligne, dans son dernier rapport, immobilisme, rigidité et uniformité dans la gestion des enseignants. Elle constate que l'État n'a pas mis à profit l'effort budgétaire pour procéder à des réformes structurelles.
Je m'arrêterai sur la formation professionnelle.
Tout d'abord, celle des enseignants fut l'objet d'une mission d'information de la commission des affaires culturelles et de l'éducation. Le rapport qu'elle a rendu au mois d'octobre 2016, Enseignant, un métier qui s'apprend tout au long de la vie, relève qu'au regard de l'évolution vertigineuse des technologies et du numérique leur formation continue est réduite à la portion congrue. Monsieur le ministre, votre prédécesseure a tardivement revalorisé les enseignants, mais sans aucune contrepartie. Ne pourrait-on rendre le métier d'enseignant plus attractif en agissant, d'une part, sur les rémunérations et les carrières et, d'autre part, sur le temps de travail et la formation continue ? Ce dispositif « gagnant-gagnant » serait conforme à votre vision qualitative de l'école.
Ensuite, pour les élèves, il est grand temps de promouvoir les filières professionnelles. À l'étranger, de nombreux exemples de systèmes plus performants que le nôtre nous y incitent. La présentation stratégique du projet annuel de performances du programme 141 « Enseignement scolaire public du second degré » l'indique bien : « Porteuse d'insertion et d'excellence, l'attractivité de la voie professionnelle doit donc être renforcée. » Il est fondamental de revoir le système d'orientation ainsi que l'articulation entre lycée polyvalent professionnel, lycée technologique et centre de formation des apprentis.
Quand on parle d'apprentissage ou d'alternance à Mme Pénicaud, elle nous parle souvent de M. Blanquer… Alors, monsieur le ministre, où en êtes-vous du travail interministériel indispensable pour relever, avec les régions, les défis de la formation professionnelle ?