Vous vous en doutez, monsieur le ministre : pour nous, votre budget, malgré son augmentation, est loin de couvrir l'ensemble des besoins de l'éducation nationale. Vous l'avez d'ailleurs, d'une certaine manière, exprimé vous-même en ces termes : « On doit savoir faire des économies sur certains sujets, pour mieux dépenser sur d'autres. » Pour nous, il ne s'agit pas de déshabiller Pierre pour habiller Paul, mais d'habiller tout le monde de la maternelle au lycée, car l'éducation est une priorité à tous les niveaux. Car si vous mobilisez vos crédits pour assurer des classes de douze élèves dans les CP en REP, ce qui est parfait, comment pensez-vous assurer les remplacements à l'école primaire ? En faisant appel aux listes complémentaires ? Non, en embauchant des contractuels à peine formés. Comment comptez-vous susciter les candidatures d'enseignants qui manquent, tant en mathématiques qu'en langues, quand les conditions de travail sont à ce point dégradées ? Comment pensez-vous mettre en oeuvre votre politique d'orientation ambitieuse en lien avec l'enseignement supérieur et la recherche ? Comment mettre en oeuvre l'action « Devoirs faits », à moins de s'appuyer sur le bénévolat ou de solliciter villes et associations déjà bien mises à mal ?
Comme vous le constatez, le « en même temps », monsieur le ministre, a ses limites. Dans le cadre contraignant fixé par ce budget d'austérité, nous ne pourrons certes pas débattre de toutes ces questions mais, à travers les amendements que nous allons défendre, nous ferons la lumière sur les réalités de l'éducation nationale.