Je tiens avant tout à remercier Bertrand Sorre pour son rapport. Il y aborde la pratique des tests osseux pour les mineurs isolés étrangers. Je saisis l'occasion qui m'est offerte pour redire notre volonté de mettre fin à ce procédé non seulement indigne mais totalement inefficace, et qui, dans certains départements, est utilisé pour retarder la scolarisation de jeunes enfants.
Ma question, monsieur le ministre, porte sur la partie du budget qui prévoit la suppression d'un peu plus de 2 000 postes d'enseignants stagiaires. Cette décision vaut presque prise en compte officielle de la crise de recrutement chez les enseignants. Cela aura pour effet de multiplier les recrutements de contractuels de plus en plus précaires. À l'origine, ces derniers étaient recrutés en cas de force majeure, or ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ils le sont très souvent à l'année et dans les zones d'éducation prioritaire. Embaucher ces personnels en lieu et place d'agents titulaires, c'est, bien sûr, introduire dans l'éducation nationale une logique d'abaissement du coût du travail, et c'est aussi un risque – j'espère que ce n'est pas une volonté – de « défonctionnarisation » de l'éducation nationale. Enfin, cette baisse du nombre de postes offerts aux concours est forcément un mauvais signal envoyé aux étudiants et peut de ce fait aggraver la crise de recrutement.
Je crois que le milieu enseignant, mais pas seulement lui, demande une revalorisation. Aussi, quelles mesures entendez-vous prendre à cet effet ? Dans le même ordre d'idées, pensez-vous expérimenter, dans des facultés pilotes, un pré-recrutement des professeurs au niveau du baccalauréat ou de la licence avec un premier concours, puis prévoir une formation continue en tant que fonctionnaires stagiaires ?