Monsieur le ministre, j'aimerais aborder ici la place de l'activité physique et sportive à l'école, et des moyens qui y sont consacrés. La Fédération française de cardiologie sonne l'alarme : en quarante ans, nos collégiens ont perdu un quart de leurs capacités physiques. Alors qu'ils couraient un 800 mètres en trois minutes en moyenne, ils le courent maintenant en quatre minutes. Ils courent moins et moins vite, ce qui a des conséquences connues sur la santé, notamment en termes de surpoids et de maladies chroniques.
Nous partageons, monsieur le ministre, la même conviction, que j'avais exposée dans un rapport remis avec Pascal Deguilhem en 2015 : la pratique d'une activité physique et sportive dès le plus jeune âge est la meilleure garantie que cette bonne habitude sera poursuivie tout au long de la vie. Seriez-vous favorable à un grand plan d'aménagement des cours de récréations et des salles d'évolution dans les écoles, destiné à favoriser les jeux mixtes et la motricité ? Comment mieux faire respecter les horaires obligatoires d'éducation physique et sportive (EPS) dans le premier degré – en théorie trois heures, souvent plus proches en réalité d'une heure cinquante ou deux heures ? Vous avez évoqué tout à l'heure le « plan du mercredi » ; comment poursuivre la dynamique enclenchée par les nouvelles activités périscolaires, qui sont à 30 % des activités physiques et sportives ?
Enfin, il existe une attestation scolaire du « savoir nager », délivrée à l'entrée en cycle 3. La moitié des élèves ne savent pas nager, et 250 enfants de moins de treize ans se noient chaque année. Savoir nager, comme savoir rouler, ne devrait-il pas être considéré comme un apprentissage fondamental, à l'instar de la lecture ou de l'écriture ? Ne faudrait-il pas fixer vraiment un objectif de 100 % d'attribution de l'attestation du savoir nager, comme les textes de l'éducation nationale le mentionnent d'ailleurs ?
Enfin, le sport est un facteur de réussite scolaire. Comment entendez-vous mieux valoriser les parcours sportifs à l'école et mieux valoriser dans les cursus académiques les engagements associatifs, notamment dans le sport scolaire ? Je voudrais citer ici l'Union nationale du sport scolaire (UNSS) et l'Union sportive de l'enseignement primaire (USEP), mais aussi le « livret citoyen » ou encore les « parcours d'excellence » mis en place dans les classes de troisième des collèges REP+. Pouvez-vous d'ailleurs dresser un bilan de ces derniers ?
Quels moyens, notamment en postes d'enseignants, entendez-vous accorder à l'EPS ?