Dès lors que le Gouvernement soutient que la réforme du système de retraite ne constituera pas une régression sociale, nous attendons des garanties s'agissant du maintien d'un taux élevé de remplacement des retraites, qui est de l'ordre de 75 %, et du niveau de vie des retraités relativement à celui des actifs, dont il représente environ 106 %. Sur ce point également, nous devons obtenir des garanties, monsieur le secrétaire d'État, même si nous en avons abondamment débattu en commission spéciale. Enfin, je rappelle que le taux de pauvreté, parmi les retraités, est d'environ 7 %, ce qui est faible.
Si l'on se penche sur les chiffres, on constate que l'âge moyen de liquidation des droits à la retraite est de 63,5 ans dans le secteur privé. Si l'on tient compte du secteur public, donc de l'ensemble de la population active, on parvient à un âge moyen d'environ 62 ans.
Par ailleurs, l'espérance de vie en bonne santé – ou en santé, ou sans incapacité, ce qui est exactement pareil – constitue un indicateur précieux. Elle s'élève à 64 ans, soit un an de moins que l'âge pivot, dont l'entrée en vigueur pleine et entière est prévue pour 2037, et qui évoluera par la suite. Nous nourrissons donc de fortes inquiétudes, craignant que le nouveau système ne produise des retraités pauvres, ou dont l'état de santé sera dégradé.
Je suis très inquiet de la remise en cause de la notion d'espérance de vie en bonne santé. Cet indicateur statistique a été élaboré par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques – DREES – du ministère des solidarités et de la santé, et consolidé à l'échelon européen par EUROSTAT. Il mesure le nombre d'années que l'on peut espérer vivre sans devoir limiter ses activités quotidiennes, et se fonde sur le dépouillement des réponses à un questionnaire.