Il s'agit également d'un amendement de précision au sujet des travailleurs indépendants. Il me permet de m'exprimer brièvement sur la philosophie du système que vous proposez. Celui-ci s'inscrit dans une logique d'individualisation et de mise en concurrence, une concurrence que vous avez déjà mise en oeuvre dans le monde du travail et de la vie active, et qui se poursuivra à la retraite.
On connaît l'idée défendue à l'époque par Nicolas Sarkozy – travailler plus pour gagner plus – , alors qu'il est de plus en plus difficile de gagner sa vie, même en travaillant toujours plus. Ce principe s'est installé dans notre société et touche particulièrement les petits artisans, commerçants et indépendants, eux aussi soumis à cette réalité. Le système par points que vous instaurez renforcera l'obligation qu'ils ont de courir après l'activité, au mépris de leur propre existence et parfois de leur santé, pour s'assurer, in fine, un vrai droit à la retraite.
J'ai perçu, dans les propos de M. le secrétaire d'État et de M. le rapporteur, la volonté de la majorité de mieux prendre en compte la réalité des indépendants, petits artisans et commerçants dont on connaît aujourd'hui la situation de faiblesse dans le système actuel de protection sociale ; mais je ne suis pas certain que le système que vous proposez, avec la philosophie qui est la sienne, permette d'y répondre convenablement.