Intervention de Cécile Untermaier

Séance en hémicycle du mardi 7 novembre 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre les agressions et le harcèlement sexuels

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Untermaier :

Monsieur le Premier ministre, dimanche, une centaine de femmes, parmi lesquelles des écrivaines, des cinéastes et des journalistes, ont lancé un appel au Président de la République pour la mise en place d'un plan d'urgence contre les agressions sexuelles. Ces propositions sont toutes pertinentes. En particulier, les professionnels ne sont pas suffisamment formés. Les victimes sont seules et, dans le meilleur des cas, elles poussent la porte des associations, quelquefois la permanence du député, comme chez moi hier matin, pour dire l'incroyable silence, l'inertie entourant le harcèlement et la lenteur de la justice, lorsqu'elle est saisie, enfin.

Nul doute qu'il faut du droit, des sanctions et la justice au rendez-vous. Le projet de loi annoncé par la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes va dans le bon sens. Déjà, en août 2012, nous avions adopté un texte qui fixait une nouvelle définition du harcèlement dans le code pénal et le code du travail. Toutefois, nous savions déjà, comme vous sans doute, que la solution était tout autant dans le changement des mentalités. La loi borne un chemin que la communauté des femmes et des hommes doit faire sien, ce qui exige constance et détermination de chacun d'entre nous et des pouvoirs publics. Cet appel ne dit pas autre chose mais il dit l'essentiel.

Si dans les territoires ruraux, comme dans les zones urbaines, des réseaux VIF – violences intrafamiliales – se sont mis en place pour aider les femmes victimes de violences, toutefois nous peinons à mobiliser les acteurs locaux et les crédits font cruellement défaut. Face à ce constat et alors que nous sommes au coeur de ce débat national et international, je vous demande, monsieur le Premier ministre, de nous indiquer la politique que vous entendez mener, sachant que celle-ci ne peut pas se concevoir autrement qu'interministérielle et transversale – je pense à l'éducation, à la culture et à la formation – et qu'à ce titre elle implique, à notre sens, et dans ce sens, un élan au plus haut niveau.

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