La faiblesse du taux d'emploi dans notre pays après 60 ans ne résulte pas d'un souhait, mais de l'usure d'une vie au travail. Entre 60 et 64 ans, 31 % de la population est en activité : avec votre réforme, nos concitoyens fatigués ou malades tomberont dans l'inactivité, et leur pension sera considérablement réduite. Voilà la réalité !
Vous me faites penser à une célèbre phrase de Bismarck : voulant avoir l'air social et faire preuve d'humanité, il demanda à son ministre quel était, en moyenne, l'âge auquel les ouvriers décédaient en Allemagne ; on lui indiqua qu'il était de 65 ans, et il répondit de fixer la retraite à cet âge-là.
Nous devrions plutôt réfléchir aux moyens d'assurer une retraite digne à nos concitoyens, et nous pourrions y parvenir si nous maintenions le montant consacré au paiement des pensions de retraite à 14 % du PIB, au lieu de le réduire à 12,9 % comme vous le souhaitez. Nous pourrions le faire si nous créions de l'emploi et si nous faisions la chasse au gaspillage, notamment aux retraites payées à l'étranger à des gens décédés.