Je m'y oppose, pour des raisons que j'ai déjà données : ces symboles figuraient explicitement dans le traité établissant une Constitution pour l'Europe de 2005. Ils ont été, tout aussi explicitement, retirés par le président Nicolas Sarkozy sans que ni moi ni mes amis ayons jamais demandé quoi que ce soit : il pensait ainsi – je ne partageais pas, contrairement à d'autres personnes, son opinion – faire une concession aux partisans du non. Dans ces conditions, on peut donc affirmer que le traité de Lisbonne a été adopté dans une rédaction ne comportant pas lesdits symboles.
Au moment de cette adoption, a également été adoptée une série de déclarations, qui existent en tant que telles. Parmi celles-ci, la déclaration no 52 est celle par laquelle plusieurs États membres de l'Union européenne ont déclaré adopter comme symbole le drapeau qui est installé dans cet hémicycle.
Or l'origine de ce même drapeau est confessionnelle. C'est la raison pour laquelle j'estime qu'il est inadapté à la représentation de l'Europe et des citoyens de toutes sortes qui la composent. Il nous faut, en effet, un drapeau qui nous rassemble.
En outre, il comporte douze étoiles, alors même que l'Union ne comptait pas, lorsqu'il a été choisi, douze États membres seulement. Elle en compte aujourd'hui vingt-neuf. Si on nous proposait – mais ce n'est pas le cas – qu'il comporte vingt-neuf étoiles, j'admettrais alors qu'il représente l'Union européenne.
Pour conclure, j'insiste, puisque le Président de la République a fait une déclaration sur le sujet, sur le fait qu'il n'est pas en son pouvoir de décider de sa seule initiative de signer ladite déclaration no 52 : son adoption nécessite un vote du Parlement réuni en Congrès.