Je souhaitais intervenir sur la notion de carrière complète et ce sous-amendement va m'en donner l'occasion, car il vise à mieux définir un certain nombre d'objectifs, notamment le lien entre le revenu en période d'activité et la pension au moment de la retraite, ainsi que la solidarité entre et au sein de chaque génération et – comme notre sous-amendement précédent visait à l'indiquer – également entre les femmes et les hommes. Ces objectifs ne correspondent évidemment pas exactement à ce qui est prévu dans les dispositifs du texte, mais ils nous semblent valables.
Je souhaite donc, en évoquant la différence de revenu à la retraite et en activité, revenir sur la notion de carrière complète, car, en principe, le système par points ne la rend plus nécessaire. Par exemple, une personne née en 1975, à qui l'âge d'équilibre fixé à 65 ans s'appliquera donc et qui commencerait à travailler à 25 ans, pourrait accéder à la retraite après quarante années d'activité, sans surcote ni décote. Ce ne sera pas forcément le cas de tout le monde, mais c'est également pour cette raison que nous critiquons le caractère non universel de votre réforme.
Par ailleurs, vous avez dit, monsieur le rapporteur général, que la réforme Touraine avait fixé une durée minimum de travail de quarante-trois ans. En l'occurrence, la durée de travail s'élève actuellement à quarante et un ans et demi ; ce n'est qu'à partir de 2035 qu'il faudra avoir cotisé pendant quarante-trois ans. J'estime que cette précision est importante pour nos débats et qu'un système à points ne requiert pas nécessairement un âge d'équilibre. Votre âge d'équilibre sert en quelque sorte de filet de sécurité pour empêcher les travailleurs d'obtenir une pension complète. Il servira, en somme, à porter atteinte à l'idée de carrière complète !