Je remercie le secrétaire d'État – une fois n'est pas coutume – de la précision de sa réponse ; or celle-ci m'inquiète, car ce qui sera universel, c'est la baisse des pensions de retraites.
Tout d'abord, le fait de ne plus se référer aux six derniers mois sera une catastrophe pour les agents des collectivités locales. J'ai été maire durant vingt-deux ans : je peux vous assurer que la prise en compte des six derniers mois pour calculer le montant de leur pension permet à ces agents de percevoir des pensions minimales, dont ils ne bénéficieront plus. Si la pension d'un agent d'une collectivité locale est calculée sur toute la durée de sa carrière, la différence avec celle qu'il perçoit aujourd'hui sera telle qu'il n'est pas exagéré de parler d'un massacre social : je pèse mes mots.
Ensuite, si M. le rapporteur a répondu avec précision, je tiens à noter qu'il a évoqué les vingt-cinq dernières années et non les vingt-cinq meilleures années, sur lesquelles sont calculées aujourd'hui les pensions des salariés du privé.
Vous avez précédemment évoqué, en répondant à un député de la majorité, la récompense du travail : tous les salariés qui ont fait l'effort de se former, grâce notamment à la formation continue, dont la carrière a été ascendante après avoir commencé au plus bas de l'échelle, qui ont passé des concours dans la fonction publique ou ont progressé dans leur entreprise, en sacrifiant souvent leur vie familiale, verront leurs efforts annulés. Loin d'être une prime au mérite, cette réforme jouera comme un handicap pour les personnes méritantes. C'est incroyable !
Enfin, monsieur le secrétaire d'État, votre réponse précise me permet de vous rétorquer qu'avec la suppression des huit trimestres par enfant, la personne dont j'ai évoqué le cas pourra peut-être partir à 65 ans, mais avec une pension encore moindre que celle qu'elle toucherait aujourd'hui en tenant compte de l'âge d'équilibre. Ces huit trimestres permettent en effet à des femmes, qui ont un ou plusieurs enfants, de percevoir une retraite meilleure que celles qu'elles percevront dans le cadre de la réforme.
Ces trois points que j'ai évoqués prouvent que la baisse des pensions n'est pas un slogan : ce sera la réalité.