Nous discutons en effet d'un amendement à l'alinéa 3 de l'article 1er, lequel traite notamment de la notion de niveau de vie satisfaisant. Puisque le secrétaire d'État comme le rapporteur ont eu la gentillesse de nous apporter un certain nombre d'éléments, notamment s'agissant des taux de remplacement, je me permettrai de parler un peu du fond.
Les Françaises et les Français se posent la question de savoir si demain, ce sera mieux qu'aujourd'hui – et non pas si demain, ce sera mieux qu'un modèle imaginaire dont on devrait encore tracer la courbe. Je voudrais donc vous proposer un cas d'espèce, issu des hypothèses du COR : soit Matthieu, salarié non-cadre de la génération 1958, qui a commencé à travailler à 20 ans. En 2020, il peut donc partir à 62 ans, avec un taux de remplacement brut de 62 %. Avec la réforme, qui s'appliquera complètement pour la génération 2003, quelle serait sa situation ? En supposant que l'âge d'équilibre soit fixé à 65 ans – ne soyons pas bégueules et ne retenons pas l'âge de 67 ans, comme cela serait en réalité le cas – , le taux de remplacement à 64 ans ne serait plus que de 50 %. C'est donc une perte de 19,35 % par rapport à la génération 1958. Voilà une démonstration à peu près claire !