J'enfonce le clou en sous-amendant cette série d'amendements de Mme Bello et de ses collègues. Je répète l'analyse que nous faisons sur les bancs de l'opposition de gauche : le passage d'un système à prestations définies, dans lequel les droits sont garantis et le montant des futures pensions connu, à un système à contributions définies, dans lequel on connaît uniquement la valeur d'acquisition du point, au début. Entre l'acquisition du point et la liquidation de la retraite intervient le fameux coefficient d'ajustement dont les paramètres soit sont susceptibles d'évoluer dans le temps – comme l'âge d'équilibre – , soit sont incompréhensibles ou inconnus, comme le revenu moyen d'activité par tête. Vous comptez sur l'INSEE pour établir un indicateur précis mais l'Institut lui-même rétorque qu'il n'a pas à répondre à l'injonction gouvernementale – c'est vous dire si tout s'éclaire !
Pour celles et ceux qui voudront anticiper leur date de départ en retraite et le niveau de pension auquel ils peuvent s'attendre, un véritable flou artistique – ou plutôt un flou kafkaïen, parce que tout cela n'est pas très artistique – est entretenu, ce qui soulève un problème majeur. Nous débattons là du fond, chers collègues de La République en marche, et j'aimerais vous entendre nous expliquer comment la valeur du point sera calculée et en quoi la prestation pourra être considérée comme définie. En ne votant pas ces amendements, vous reconnaîtriez l'absence de prestations définies dans le régime que vous voulez imposer.