Je propose d'ajouter le terme de justice fiscale à l'alinéa 3, pour rappeler qu'il n'y a pas de bon système de retraite sans qu'on se préoccupe d'abord de son financement. Nos débats depuis plusieurs jours montrent l'absurdité qu'il y a à discuter de ce projet de loi alors que parallèlement, une conférence sur le financement élabore divers scénarios.
De plus, comment imaginer que nous puissions débattre d'un régime qui sera – si par malheur il était voté – le cadre des retraites pendant quarante ans, alors même qu'ici, votre majorité s'incline devant le fait que la France y consacrera moins d'argent en pourcentage de son PIB. Nous passerons en effet de 14 % aujourd'hui à 12,9 % dans les prévisions. Hier ou avant-hier, M. le secrétaire d'État nous a dit que c'était parce que le régime actuel tendait vers les 13 %. Mais ce n'est pas parce que le régime actuel ne répond pas aux besoins des retraités qu'il faut aller plus loin ! Il faudrait d'abord se demander collectivement combien la Nation est prête à mettre sur la table pour financer les retraites, quels sont les besoins pour assurer une retraite digne. On pourra ensuite s'occuper des méthodes de financement.
Je parle de justice fiscale en raison des milliards d'euros perdus par le biais de la fraude à la TVA – j'ai rédigé un rapport sur ce sujet il y a quelque temps – et des fuites fiscales considérables occasionnées par les nouveaux moyens offerts sur internet. Si nous continuons sans nous préoccuper des recettes, nous conduirons nos retraités, notre sécurité sociale et notre pays à une forme de malthusianisme…