La première chose qui me vient à l'esprit, en lisant l'amendement, est le regret de constater que l'âge de départ à la retraite effectif augmentera au fur et à mesure que le temps passera et que la réforme proposée s'appliquera. Il nous semble que la Nation doit garantir aux retraités la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs, autrement dit le droit d'être libéré du travail prescrit.
Il y a là, me semble-t-il, une dimension fondamentale du droit à la retraite. Lors des débats que nous avons eus en commission, nous avons évoqué cette question. Certains disaient en substance : « Mais enfin ! La plupart des gens de notre entourage veulent continuer à travailler après avoir atteint l'âge du départ à la retraite ! ».
Nous considérons que la retraite est une forme de libération, ce qui ne signifie pas que le travail n'est pas un facteur d'émancipation. Nous pensons que la retraite correspond à un âge auquel on est libéré du travail prescrit, ce qui permet de se livrer à des activités choisies. Cela ne signifie pas qu'on ne travaille plus une fois à la retraite, mais que l'on travaille sous d'autres formes, qui me semblent très utiles à la société.