Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Séance en hémicycle du vendredi 21 février 2020 à 21h30
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Cet amendement a le mérite de revenir aux réalités. Je le répète, j'ai le sentiment que notre assemblée est un peu hors sol.

Peut-être est-ce dû à mon caractère opiniâtre ou casse-pieds, mais je veux rappeler que ce n'est pas un hasard si seulement 30 % des personnes âgées de 60 à 64 ans sont en activité. Évidemment, la crise économique et la difficulté à trouver un emploi sont en cause, mais ce chiffre s'explique plus sûrement par l'espérance de vie en bonne santé ; celle-ci est de 63,4 ans pour les hommes – 60 ans pour un ouvrier – et 64,5 ans pour les femmes. La collectivité nationale a-t-elle pour seul objectif de conduire les Français à la retraite lorsqu'ils seront malades ? Je suis un peu provocateur, mais votre réforme marque une régression incroyable par rapport au Préambule de la Constitution de 1946, rédigée par nos prédécesseurs il y a soixante-quinze ans.

Compte tenu de la richesse collective forte de la France, sommes-nous contraints de nous aligner sur des politiques qui ont échoué ailleurs ? L'étude d'impact montre que les orientations de la politique européenne sont votre seule référence. Vous cédez à cette manie de vouloir imiter l'Allemagne et les autres pays.

Alors, allons en Allemagne voir ce qu'il en est pour les retraités – le désastre ! – , allons en Suède où des manifestations de retraités ont lieu tous les jours depuis l'instauration du système à points. Est-ce ce que nous voulons collectivement ? Est-ce ce que nous préparons aux jeunes générations qui travaillent ?

Nous pouvons faire mieux. Je n'approuve pas le projet de retraite à 60 ans pour tous, car c'est impossible à financer. En revanche, je propose de fixer l'âge de la retraite à 60 ans pour les métiers pénibles. Nous nous honorerions à consacrer 14 % du PIB aux retraités, sachant que nous devrons ensuite relever le défi de la dépendance. À cet égard, nous aurons besoin des 24 milliards d'euros que l'extinction de la CADES – Caisse d'amortissement de la dette sociale – libérera en 2024. Cette manne sera bien utile pour aider nos retraités à faire face à la dépendance.

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