Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Séance en hémicycle du vendredi 21 février 2020 à 21h30
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Monsieur le secrétaire d'État, je tenais à ajouter que, quand on a géré une collectivité locale, on sait que le taux d'absentéisme augmente pour beaucoup d'agents, par exemple les agents de voirie ou les ATSEM – agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles – , à partir de 59 ans. J'ai été maire durant vingt-deux ans et, si le cumul des mandats était encore possible, vous n'auriez peut-être pas la même vision des choses ; on constate du reste le même phénomène dans les entreprises. Ce n'est pas de la fainéantise : simplement, ces personnes qui ont travaillé dur, souvent depuis leurs 18 ans, connaissent des problèmes de santé. Employeur et employé n'ont alors qu'un souhait : que des jeunes soient recrutés et qu'une retraite digne soit versée aux anciens. Voilà pourquoi la réforme nous fait marcher sur la tête.

Si vous vous êtes empêtrés dans un noeud de contradictions insurmontables, c'est que, en réalité, le projet de loi contient deux projets distincts.

Le premier, estimable même aux yeux de ceux qui ne seraient pas d'accord, est celui qu'a défendu le Président de la République pendant sa campagne : celui d'un système universel à points, plus simple. Mais lui-même considérait, jusqu'en avril dernier, qu'il ne fallait pas allonger la durée de cotisation par l'instauration d'un âge pivot ou d'un âge d'équilibre.

En parallèle, le Gouvernement a mis en place, dans son dos ou avec sa complicité, sans y voir de contradiction, un autre projet. Ce second projet vise à faire des économies pour s'aligner sur l'Union européenne en réduisant la part du PIB dans le financement des retraites ; les contraintes financières qu'il implique font exploser le premier et le dénaturent entièrement.

Pris entre ces deux projets qui se télescopent sans être cohérents, vous tentez de vous débrouiller en lançant des slogans et des pétitions de principe, seul moyen de concilier l'inconciliable : un projet à points, qui aurait pu fonctionner s'il avait disposé de la marge financière nécessaire, et le projet de restriction budgétaire du Premier ministre, qui n'est pas réalisable dans le cadre du changement de paradigme que représente une unification des régimes.

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