Imaginons donc deux jumeaux conducteurs de train. L'un, né le 31 décembre 1984 à vingt-trois heures cinquante-neuf, partirait-il à la retraite à 52 ans tandis que l'autre, né le 1er janvier 1985 à zéro heure une, partirait, lui, à 62 ans ? Quelle sera la phase de transition ? Comment allez-vous repousser les âges ?
Toutes ces questions ont déjà été posées. À chaque fois qu'une évolution a lieu, nous nous posons de nouvelles questions ou en reposons d'anciennes. Les phases de transition sont extrêmement longues, ce qui pose problème car cela complique énormément la lecture des choses.
Certaines transitions sont extrêmement choquantes, notamment le fait que vous augmentiez les fonctionnaires uniquement pour garantir leur niveau de pension. L'État va assumer l'augmentation des cotisations des fonctionnaires, notamment l'augmentation de l'assiette, tout particulièrement sur les primes. Il n'y a là aucune équité, seulement la volonté de s'offrir un peu de paix sociale. Vous prenez dix-neuf ans pour faire cette réforme, ce qui représente quasiment une génération. C'est très critiquable et cela va à l'encontre de l'ensemble des principes censés guider cette réforme. Vous devez l'admettre ou modifier votre projet de loi.