Pour nous, le système par points est un système de transition vers la capitalisation et nous avons démontré, texte des articles à l'appui, que la capitalisation était dans ce projet mais je vois bien que je ne vous ai pas convaincus. Je vous ai expliqué que, pour assurer l'équilibre du système de retraite, il faut partager différemment la richesse produite. Nous ne parlons donc pas du rapport entre actifs et inactifs, mais de ce qui est produit, en quelle quantité et par combien de gens. Je l'ai dit, la production a triplé ces trente dernières années.
J'accuse ce projet de loi de préparer une intensification de l'exploitation du travail et je vous le démontre derechef. Dans le système actuel, on compte par trimestre, évalué en nombre d'heures – 150 – et la valeur horaire est calculée à partir du SMIC. Vous nous proposez d'introduire un autre système de répartition où on ne mentionne plus de valeur de référence : on parle d'« heures » en général. Jusqu'ici les gens ayant atteint un certain niveau de qualification, donc un certain niveau de paie, pouvaient acquérir facilement des heures payées au SMIC. Dorénavant, comme il ne s'agit plus d'heures payées au SMIC, ils devront les payer en heures à la valeur de leur propre travail. Cela signifie que pour obtenir le même nombre d'heures, et donc le même nombre de points, il faudra qu'ils travaillent plus longtemps et donc un nombre d'heures plus grand.
J'estime avoir fait la démonstration que ce système incite à une accentuation de l'exploitation du travail horaire.