Intervention de Laurent Pietraszewski

Séance en hémicycle du samedi 22 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Article 1er

Laurent Pietraszewski, secrétaire d'état chargé des retraites :

Bien sûr, des métiers pénibles subsisteront ; je ne dis pas qu'ils vont disparaître, mais que les pénibilités mêmes vont évoluer. En effet, dans vingt ans, les pénibilités ne seront plus celles d'aujourd'hui ; il faudra les regarder autrement. Il faut donc que nous instaurions un dispositif agile, évolutif.

Cependant, vous avez raison : une autre manière d'aborder la pénibilité est aussi la réparer lorsque l'on y a été exposé et qu'elle a des conséquences sur la santé. C'est pourquoi, dès le début, j'ai évoqué le système de départ anticipé à taux plein pour tous ceux qui sont atteints d'une incapacité : le C2P permet réellement de partir plus tôt. De plus, comme vous l'avez rappelé, il existe des dispositifs particuliers, notamment pour les personnes qui ont été exposées à l'amiante : ils seront maintenus dans leur intégralité, et c'est tout à fait normal. Vous avez également abordé la situation de ceux et celles qui travaillent de nuit : j'espère que nous aborderons rapidement le sujet du seuil de reconnaissance de la pénibilité du travail de nuit, pour le faire évoluer. Comme vous le savez, le Gouvernement souhaite abaisser de 120 à 110 nuits la durée minimale pour la reconnaissance de la pénibilité pour les personnes travaillant régulièrement de nuit ; de même, pour ceux travaillant sur des horaires tournant impliquant une part de travail de nuit, le seuil de reconnaissance passera de 50 à 30 nuits. Nous en discuterons avec les partenaires sociaux, et peut-être s'apercevra-t-on alors que ces seuils ne sont pas les bons ; dans ce cas, il faudra les faire encore évoluer. Comme vous le constatez, nous ne sommes pas figés, et nous sommes prêts à nous adapter à la réalité de la société. La pénibilité, ce n'est pas un seul critère ; il faut travailler, ensemble, sur tous les points.

Pour moi, les branches ont leur place en la matière, elles peuvent identifier les métiers pénibles et faire évoluer les critères. Pour décider des actions de prévention, il n'y a rien de mieux que de s'appuyer sur ceux qui connaissent concrètement le job, car je ne suis pas sûr que l'on puisse décider de tout à Paris, dans ce bel hémicycle, surtout lorsque l'on parle de pénibilité, de tous ceux que vous avez évoqués, de tous ceux qui travaillent – à Armentières, dans ma circonscription, …

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