À Rodez, il disait : « Je n'adore pas le mot pénibilité, parce que ça donne le sentiment que le travail serait pénible. » Nous savons que M. Roux de Bézieux, patron du MEDEF, a un problème avec la pénibilité : il préfère qu'on utilise le mot « usure ».
Je suis député d'une circonscription qui se situe dans un ancien bassin minier – des mines de fond – et compte 25 % d'emplois industriels. En 2008, j'ai participé, ici même, à une mission d'information parlementaire transpartisane sur la pénibilité au travail, qui, pour la première fois, en a donné une définition et défini des critères susceptibles d'y être associés. Je peux donc vous dire que la réalité de la pénibilité au travail concerne chaque jour des millions de salariés ; 26 % des ouvriers sont même concernés par trois facteurs de pénibilité.
Or qu'a fait M. Roux de Bézieux en 2017 ? Il a mis la pression : en parlant d'une « usine à gaz » – il s'agit de la formule commode employée par le MEDEF pour décrire tout nouveau droit collectif pour les salariés – , il a remis en cause le C3P le compte personnel de prévention de la pénibilité. Tout de suite, vous l'avez donc dévitalisé et vidé de sa substance, en supprimant quatre critères.