Je reviens sur la notion de « niveau satisfaisant ». Manifestement, la majorité et le Gouvernement ne comprennent pas notre réaction, arguant que l'intention reflétée par le terme « satisfaisant » relevait de l'évidence. Le problème, c'est que depuis deux ans que vous êtes arrivés au pouvoir, la perception de ce terme varie beaucoup, dans ce pays, selon l'échelle des richesses. Par exemple, vous avez manifestement trouvé satisfaisant que les 5 % de Français les plus riches se voient à eux seuls accorder 25 % du gain de pouvoir d'achat – ce sont les chiffres. À l'inverse, les 5 % de Français les plus modestes verront leur revenu disponible diminuer de 45 euros l'an prochain. La notion de satisfaction relève donc d'une logique assez curieuse !
Vous semblez avoir décidé que trop d'aides personnalisées au logement – APL – étaient distribuées aux plus défavorisés ; vous avez sorti des statistiques du chômage tous les travailleurs très partiels du pays – ce qui vous arrange bien, ensuite, pour chanter victoire sur le front de l'emploi ! Autrement dit : non, nous ne vous faisons pas confiance s'agissant du terme « satisfaisant ».
Depuis deux ans, votre satisfaction est de gaver les plus riches du pays, au détriment de la quasi-intégralité des Français, en particulier des plus pauvres. C'est donc pour cette raison que les amendements que nous examinons sont bien évidemment nécessaires. Comme l'a dit Stéphane Peu, le concept de « dignité » est, lui, compréhensible et figure dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. Pour vous, la satisfaction, c'est toujours pour les plus riches.