Un petit salaire produit moins de points qu'un grand ; à cet égard, le système qui ne retient que les dernières années peut sembler plus favorable. Mais, si nous sommes sensibles aux progressions de carrière, nous le sommes également à l'intégration de tous dans le système.
Prenons l'exemple d'un enfant issu d'une famille modeste soucieuse d'activer l'ascenseur social ; il suivra des études et partira sur de bonnes bases. Malheureusement, comme cela arrive à de nombreux concitoyens, vers 45 ans, confronté à un problème, il perdra pied : ce peut être un cancer précoce, un cancer qui touche ses enfants – j'ai en tête une situation précise – , une séparation ou un licenciement. La progression sociale peut ainsi s'arrêter brutalement et le système de retraite que nous défendons en tient compte : à salaire équivalent, il accorde les mêmes points, quel que soit le moment où le problème survient. Ce faisant, il permet à chacun d'avoir une retraite digne et me semble donc protecteur.
Cependant, dans certaines situations, les salariés ayant une progression très régulière percevront un peu moins que dans l'ancien système. Ils bénéficieront quoi qu'il en soit d'une proportionnalité. Quant à ceux qui auraient dû avoir une telle progression, mais qui en ont été empêchés par un accident de la vie, ils seront mieux pris en considération.