Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du dimanche 23 février 2020 à 9h00
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Vous pourrez prendre le problème dans n'importe quel sens, mais cessez de nous raconter des fables ! Nous pourrions au moins avoir un débat plus intéressant sur vos intentions.

Ensuite, le secrétaire d'État nous dit que le monde change ; soit, mais il ne change pas à cause de je ne sais quel deus ex machina, mais à cause des politiques menées ! Or, vous avez raison, depuis une trentaine d'années, ces politiques visent à ce que les revenus du travail baissent proportionnellement à la richesse produite au profit des revenus du capital. C'est pour cette raison que la durée de cotisation est passée de 37,5 années à 40 années, et que les pensions ne sont plus calculées sur les dix meilleures années mais sur les vingt-cinq meilleures.

Pour ma part, je regrette ces réformes ; cela étant, celle-ci est différente. Jusqu'à présent, la priorité était donnée au règlement des pensions selon des prestations définies. Dans le système que vous allez instaurer, c'est l'inverse : avec la règle d'or, on ne garantira plus le niveau des pensions mais l'équilibre financier du système, puisque la loi pluriannuelle que vous allez faire adopter encadrera le niveau des pensions et l'âge d'équilibre auquel on pourra partir à la retraite.

Au fond, le système sera donc toujours glissant. Chaque année, comme beaucoup de collègues, je reçois un décompte m'indiquant à quel niveau de pension je pourrai partir à la retraite en telle et telle année. Ce ne sera plus le cas dans le système que vous allez instaurer, puisque c'est par un vote au Parlement que seront définies les prestations financières dont découlera le niveau des pensions.

Si vous aviez pris ces mesures entre 2008 et 2012, lorsque, avec d'autres mécanismes de solidarité nationale, les pensions de retraite ont évité à l'économie de plonger parce que le marché privé était devenu atone, non seulement le nombre de travailleurs pauvres aurait augmenté, mais, sur le plan économique, vous auriez provoqué une catastrophe !

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