L'alinéa 8 est pour nous l'un des exemples de la duplicité des auteurs de ce texte et de ses faux-semblants. Il a trait à un prétendu objectif de liberté de choix. Nous en avons débattu en commission spéciale, monsieur le rapporteur, et vous avez ajouté ici même, en séance, qu'il s'agirait d'une liberté contrainte. De fait, cette liberté de décider de sa date de départ n'existe que sous réserve d'un âge minimum.
Nous voulons des garanties : ce sont précisément elles que cet alinéa fait voler en éclats. Dans votre système, l'âge minimum sera aléatoire, évolutif, et reculera à mesure que nous avancerons. C'est le principe même de votre réforme. Nous, nous pensons qu'il faut garantir un âge de départ à la retraite. Je rappelle que l'âge d'équilibre ne renvoie pas à un équilibre humain, mais à l'équilibre financier du système. Or, en créant cet âge d'équilibre, c'est-à-dire un âge légal de départ à taux plein, vous le découplez de l'âge légal minimum, qu'il finira par supplanter.
Nous nous opposons à cette mesure, au coeur des noeuds de votre réforme, dont le but est à la fois de diminuer les pensions et de reculer l'âge de départ, obligeant ainsi plus de seniors à travailler ou à se retrouver au chômage.