Monsieur le ministre, les familles sont les grandes perdantes de votre système, en particulier les femmes qui voient disparaître les huit trimestres supplémentaires par enfant qui leur étaient systématiquement attribués. Vous me direz que cette approche est une survivance, que, demain, toutes les femmes travailleront, et qu'il y aura plus besoin de ces huit trimestres. Il reste un problème : aujourd'hui, pour atteindre la durée de la retraite à taux plein, seulement 20 % des femmes peuvent se passer de leurs huit trimestres. Cette majoration que vous faites disparaître est essentielle et elle est d'autant plus nécessaire que les familles ont eu un plus grand nombre d'enfants.
Vous faites aussi disparaître la majoration de pension de 10 % pour chacun des membres du couple. Vous faites disparaître les pères. Vous appliquez la logique PMA : en matière de retraite, il n'y a plus de père, il n'y a qu'un seul bénéficiaire. Or le propre de l'éducation d'un enfant, d'une éducation stable, c'est d'être prodiguée à la fois par le père et la mère ; vous y renoncez.
Notre collègue Thibault Bazin a parfaitement expliqué que la suppression des deux majorations de 10 %, remplacée par la majoration de 5 % par enfant, même bonifiée, constituait une perte objective. Monsieur le ministre, essayez au moins de rétablir un peu d'équilibre ! Nous avons besoin des familles pour l'équilibre de notre système de retraite fondé sur les cotisations des actifs. Or les actifs de demain sont les enfants d'aujourd'hui et de demain, qu'on le veuille ou non. Si vous n'encouragez pas la natalité, si vous ne donnez pas des signes positifs aux familles, notre système sera inéluctablement déséquilibré.