La question des gains de productivité n'est pas anodine. Avant d'y revenir, j'aimerais répondre à Cendra Motin, qui se lamentait de nous entendre répéter depuis quelques jours que ce nouveau système de retraites n'était pas réellement universel puisque bon nombre de professions en ont été exclues. De votre côté, vous répétez depuis trois mois que s'il faut procéder à une réforme, c'est parce que le ratio actifs-retraités, qui était hier de 4 pour 1, est passé aujourd'hui – ô grand malheur – à 1,7 pour 1 et que, pour cette raison, et à moins d'adopter vos bonnes résolutions, le système s'effondrera d'ici à la fin de la semaine.
Vous omettez cependant – et vous le faites sciemment, chers collègues – de parler de l'augmentation de la productivité observée simultanément. Le niveau de la productivité est aujourd'hui trois fois supérieur à celui de l'époque où on comptait quatre actifs pour un retraité, si bien qu'à productivité constante, le ratio est aujourd'hui en réalité de 5,1 pour 1, à comparer aux 4 pour 1 d'il y a quarante ans.
Les arguments que vous répétez à l'envi ne tiennent pas. C'est pourquoi il est important de préciser, dans ce projet de loi qui n'est ni universel, ni juste, ni équitable, qu'il faut tenir compte de l'augmentation de la productivité. Arrêtons de raconter que le système va s'effondrer, c'est une ineptie.