Les jeunes générations se disent d'autant plus que le système n'est pas tenable qu'elles constatent le caractère inéluctable de politiques qui détricotent les droits et les protections. Le défaut de confiance ne concerne pas uniquement le système de retraite ; il s'agit d'abord d'un manque de confiance à l'égard de la politique, et de sa capacité à améliorer les conditions d'existence et à garantir des droits et des protections pour l'avenir.
L'objectif fixé à un régime de retraite de redonner confiance aux nouvelles générations est bon, mais je ne vois pas comment il pourrait être atteint dans le cadre de ce projet de loi. En effet, ce dernier ne précise pas à quelle échéance l'âge d'équilibre sera modifié : on ne le sait pas. La confiance est donc rompue dès lors qu'en la matière la règle est mouvante. Sans règle fixe et qui s'applique de droit, les droits ne sont pas garantis.
Quant à l'équilibre financier et à la pérennité des protections du système, ils ne sont pas davantage garantis puisque l'on n'y voit absolument pas clair.
En conséquence, si je suis favorable au principe défendu par l'amendement, je suis défavorable car le projet de loi ne permettra pas d'obtenir la confiance des jeunes générations.