Ils proposent d'inscrire dans le texte, après l'alinéa 10, un « objectif de réduction du travail prescrit ».
On est ici au coeur de ce qui oppose deux projets de société. En effet, par votre réforme, vous préconisez – et vous faites tout pour – que les citoyens de notre pays travaillent plus pour percevoir moins, les poussant à éviter à tout prix le moindre accident de la vie et à travailler plus longtemps pour s'épargner une décote. Notre objectif est tout autre ; la réduction du travail prescrit vaudrait non seulement sur la semaine ou sur l'année, ce qui serait déjà important, mais tout au long de la vie. Les citoyens, les travailleurs ont besoin de pouvoir partir à la retraite en bonne santé. Nous n'avons cessé d'affirmer que l'équilibre n'était pas un objectif en soi mais un moyen, et qu'il était possible de partir à 60 ans par la mise en oeuvre de nos propositions de financement.
C'est d'autant plus nécessaire que la courbe du chômage des seniors ne cesse de progresser. Les seniors relèvent même de ce que l'on appelle le halo du chômage : ils disparaissent des radars, ne sont plus indemnisés et savent qu'ils devront traîner jusqu'à la retraite pour pouvoir liquider leur retraite.
Dans le même temps, les jeunes, eux, doivent attendre de plus en plus longtemps pour trouver un emploi pérenne – quand ils y arrivent. Élue d'une circonscription populaire, je peux vous assurer que les jeunes y attendent de trouver du travail – loin d'ailleurs de se contenter d'attendre, ils partent à la recherche d'un travail et aimeraient pouvoir en trouver, tout comme ils souhaiteraient voir leurs aînés partir en bonne santé.