Si le projet de loi prévoit d'accorder aux exploitants agricoles ayant liquidé leur retraite à partir de 2022 une pension d'au moins 1 000 euros par mois, force est de constater qu'aucune mesure n'est prévue pour l'ensemble des agriculteurs déjà retraités.
Je rappelle que les retraites agricoles se caractérisent par leur extrême faiblesse : un agriculteur retraité touche une pension d'un montant moyen de 740 euros par mois, et même de 350 euros dans les outre-mer. Rien ne justifie donc cet arbitrage présidentiel en faveur de ce que le Président de la République appelle « le flux », qui tourne le dos à une promesse de campagne. Aucune raison digne ne peut être avancée pour priver les agriculteurs retraités de cette mesure de revalorisation et maintenir 300 000 d'entre eux en dessous du seuil de pauvreté.
Depuis des mois et des mois, nous vous interpellons sur cette injustice, et le Gouvernement a multiplié les réponses dilatoires. Par exemple, en mars 2018, le Gouvernement a décidé de bloquer, au Sénat, une proposition de loi issue de notre groupe et adoptée à l'unanimité, en première lecture, par l'Assemblée nationale. Ce texte visait à porter le minimum de pension des retraités agricoles à 85 % du SMIC.