Je recommande aux journalistes qui nous écoutent ce matin de visionner à nouveau toutes les conférences de presse ministérielles du 24 janvier et des jours suivants : ils constateront que la question des retraites agricoles a été agitée comme un leurre d'espoir pour justifier cette mauvaise réforme. C'est la première turpitude.
Seconde turpitude, en commission spéciale le rapporteur Véran, devenu ministre depuis, s'engage à ce que cette question soit examinée dans le cadre du PLFSS. Mais patatras ! Voilà que le Président de la République, avec le sens de la formule qui le caractérise, siffle la fin de la partie en disant au Salon de l'agriculture : « je ne vais pas gérer l'avenir et le passé en même temps, je ne vais pas vous mentir. Voyez déjà ce qu'on se tape ! »
La mission parlementaire que vous aviez sortie de je ne sais quel chapeau pour enjamber l'obstacle du Salon de l'agriculture se révèle donc être un leurre supplémentaire quand le Président de la République dit qu'on ne bougera pas d'un poil, qu'on ne gérera pas le stock et qu'on laissera sur la paille les 300 000 agriculteurs qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
On nous dit en plus qu'une loi votée par l'Assemblée et le Sénat n'engage pas le Parlement ! Quelle est cette nouveauté juridique ? Et la continuité de l'État ? Et le respect de la parole donnée ?