Concernant la trajectoire d'augmentation budgétaire, le ministre s'est engagé à la présenter avant la fin de l'année. J'ai fait le tour des administrations pour demander un effort supplémentaire, on m'a confirmé que la trajectoire serait respectée.
Mais il faut tenir compte des crédits de paiement et des autorisations d'engagement. L'augmentation des autorisations d'engagement est un signe important. Le directeur de l'AFD est très content et envisage de lancer beaucoup de projets.
Concernant les ONG, je partage ce que vous dites mais il y a des contre-exemples. Je n'ai pas eu l'impression qu'elles se sentaient mal traitées par l'AFD. Elles participent à sa gouvernance.
Deux contre-exemples : Haïti et l'Afghanistan. Quand on demande aux ONG de gouverner, ou presque, des États faillis, ça ne marche pas. Les milliards arrivés après le tremblement de terre en Haïti n'ont pas empêché une anarchie totale. Il y avait trop d'argent, les ONG le disaient elles-mêmes. En Afghanistan, dans certaines provinces, des gouverneurs n'avaient aucun moyen et les ONG gouvernaient de fait la région. On voit le résultat.
Il s'agit d'associer tout le monde et d'appliquer la déclaration de Paris sur l‘appropriation de l'aide. Quand l'aide réussit, c'est que le destinataire s'est développé par lui-même.
Sur la coopération décentralisée, la DAECT avait fait un grand travail d'évaluation et estimait il y a six ou sept ans la coopération décentralisée à cent millions d'euros par an. La dernière estimation est d'un peu moins de cinquante million d'euros. C'est peut-être aussi le résultat de certaines alternances politiques en 2014, je le vois dans la région lyonnaise.
C'est d'autant plus dommage que l'AFD veut s'appuyer sur la coopération décentralisée pour renforcer l'action de la France.