L'important est d'anticiper les conséquences de la réforme des retraites que vous imposez aux Français. Or ces conséquences ont déjà été observées pour d'autres professions indépendantes. Aujourd'hui, il n'y a plus de médecins de campagne, plus de médecins de famille, et les maires et les élus locaux s'échinent à trouver des solutions pour les faire revenir.
Demain, du fait de votre réforme, il n'y aura plus d'avocats de proximité, et je sais que l'on y reviendra ici un jour pour déplorer ses conséquences en ce qui concerne les avocats. Vous êtes en train d'abîmer l'attractivité de cette profession au détriment en particulier, évidemment, des petits cabinets et des modestes avocats isolés, ceux qui font de l'aide juridictionnelle au quotidien. Vous êtes en train d''« uberiser » et de paupériser la profession d'avocat, au bénéfice des gros cabinets.
Mes collègues et moi demandons à notre assemblée de ne pas avoir une vision dogmatique de la question et de reconnaître que la Caisse nationale des barreaux français ne pose aucun problème : elle fonctionne, n'y touchez pas ! Laissez les avocats gérer cette caisse eux-mêmes – il n'y a à cet égard aucune garantie dans ce que le texte prévoit. Sinon, demain, on ne pourra que déplorer que vous ayez tué les avocats de proximité.