Madame la députée, je suis vraiment désolée mais nous sommes dans l'exemple parfait de la simplification à outrance. Je n'ai en aucun cas dit qu'on parlait de fake news lorsqu'on parlait du drame du chlordécone, je n'ai jamais dit cela. J'ai répondu à une question très simple : la population a-t-elle confiance aujourd'hui dans la recherche ? C'est uniquement à cette question que j'ai répondu.
Le problème est cette simplification massive. Vous dites que les gens sont extrêmement inquiets sur les questions de l'alimentation ; reprenons la littérature scientifique. On sait que certains types de végétaux cumulent le chlordécone et notamment tous les légumes racines, tandis que d'autres ne les accumulent pas, comme par exemple la banane. Je vous dis cela de mémoire mais c'est scientifique : on a évalué le taux d'accumulation ou son absence dans certains végétaux.
Plutôt que de dire que c'est terrible, que toute l'alimentation est polluée – c'est exactement ce que je disais tout à l'heure –, à force de crier au loup, on décrédibilise tout le reste. Si en tant que parlementaire, vous affirmez aujourd'hui que toute la nourriture est polluée aux Antilles et que je prends une banane, j'en fais l'analyse, et que la banane n'a pas accumulé le chlordécone, je pourrais, dans un réflexe de simplification, dire que rien n'est pollué aux Antilles. Or la réalité est que ni que tout est pollué, ni que rien est pollué. Nous devons être capables de donner des vraies informations aux gens de manière à ce qu'ils ne s'empoisonnent plus, voilà la réalité.
C'est une démarche scientifique et, de ce point de vue, il faut rester extrêmement précis. Je ne qualifie en aucun cas ce qui s'est passé avec le chlordécone de fake news.