C'est une très bonne question. Les précédents plans chlordécone étaient pilotés par le directeur général de la santé. En réalité, nous avons besoin d'un plan interministériel. C'est clair. Nous avons besoin du ministère de l'agriculture pour faire la cartographie des sols, pour changer les semences, éviter qu'il y ait des plantes contaminées. Nous avons besoin du ministère de la santé pour l'évaluation de l'eau, pour les jardins familiaux. Nous avons évidemment besoin de tous les services de l'État. La personne qui me paraît la mieux positionnée pour de l'interministériel est le préfet, avec un lien très fort avec l'ARS. Le pilotage national doit être interministériel. D'ailleurs, nous l'avons parfaitement assumé avec Mme Annick Girardin pour les outre-mer, M. Didier Guillaume pour l'agriculture et Mme Frédérique Vidal pour la recherche. Nous nous sentons tous concernés. Personne ne repasse le bébé à son voisin – si je puis dire. En tant qu'élus des Antilles, dès le début, nous avons pris le sujet à bras-le-corps, et nous ne fuyons aucune responsabilité. Il faut un pilotage interministériel et nous l'assumons. Ce n'est pas faire injure au préfet que de considérer avec bienveillance la possibilité qu'il désigne localement un coordonnateur local à plein temps dans chacune des deux îles. Aujourd'hui, la responsabilité d'une politique interministérielle incombe aux préfets. S'ils estiment qu'ils n'ont pas les moyens ou le temps de l'assumer pleinement et qu'il faut un coordonnateur local, je pense qu'ils peuvent le faire avec les ARS qui sont très au fait du sujet.