Karuprostate montre que l'exposition au chlordécone, estimée par ce que l'on observe dans le sang, est associée à un risque augmenté de survenue de la maladie. Je ne peux pas le dire plus simplement. Cela a fait l'objet d'une publication internationale, à partir de laquelle d'autres multiples analyses ont été conduites, prenant en compte par exemple les facteurs de susceptibilité individuelle, d'ordre génétique, intervenant dans le métabolisme de la molécule, et bien d'autres facteurs. Mais la conclusion demeure.
Si j'étais un peu réticent à dupliquer la même étude en Martinique, c'est parce que, en ce qui concerne l'environnement comme la problématique du chlordécone, Guadeloupe et Martinique sont similaires. D'ailleurs, les données de distribution de chlordécone dans la population générale relevées par Santé publique France avec l'étude Kannari ont montré que les niveaux et les taux de contamination de la population martiniquaise étaient exactement les mêmes que ceux de la population guadeloupéenne. Parfois on oublie de dire que parmi les hommes qui ont participé à l'étude Karuprostate – de Karukera, qui signifie Guadeloupe en langue caraïbe –, il y avait aussi des Martiniquais.