Avant de conclure, je ne peux m'empêcher de vous poser quelques questions claires auxquelles je vous demande des réponses très rapides. Vous avez dit que des actions positives ont été faites au cours des 48 dernières années – puisque cela remonte à 1971-1972. La mauvaise chose a été le choix d'utiliser le chlordécone comme pesticide, mais ensuite, il y a eu de bonnes choses de faites… Vous avez également dit que si cela s'était passé en Bretagne, on aurait probablement changé de braquet. C'est important. Parce que nous sommes des représentants des peuples. Et je partage votre point de vue. Si on vous cherche des ennuis demain, je serai à vos côtés. Je partage ce point de vue et vous êtes protégé par le fait que nous soyons dans une commission d'enquête. Il faut vraiment que les choses soient claires. Le principe de précaution a été introduit dans la Constitution, par la révision constitutionnelle de mars 2005. Selon vous l'État a-t-il aujourd'hui suffisamment d'éléments cumulatifs pour pouvoir au moins s'exprimer en tenant compte du principe de précaution. Le Président de la République Emmanuel Macron l'a fait : il a parlé de responsabilité et aussi de réparations. Il a eu le courage de le faire, il faut le saluer. Maintenant il faut arrêter cette sorte de jeu de yo-yo, sur le dos d'un peuple et prendre clairement position : oui ou non, le chlordécone est-il cancérogène ? S'il y a une probabilité forte, il faut en tenir compte. Y a-t-il un lien de cause à effet entre chlordécone et cancer de la prostate ? Oui, c'est établi, mais, de façon surprenante, on n'en connaît pas le détail de telle sorte qu'on puisse changer le braquet… Ne pensez-vous pas qu'il faille demander à l'État d'arrêter des positions claires. Vous venez de dire que les Américains ont réglé le problème en deux ans ; nous, nous en sommes à 47 ans ! En tant que citoyen, quelle proposition auriez-vous pu faire à l'État sur le thème cancer de la prostate et chlordécone ?