Dès que nous avons mis en évidence le problème du chlordécone, nous sommes allés chercher sa teneur dans les sols dans le bassin d'alimentation de la source Gradis, où nous en avons trouvé dans les premiers centimètres de sol en quantité importante. Dès lors que la molécule était dans les sols, il était évident qu'elle pouvait se transmettre aux végétaux qui y étaient cultivés, aux animaux et aux organismes aquatiques. J'ai tout de suite appréhendé la globalité du problème, ce qui a été beaucoup plus difficile pour d'autres, même si je pense que certains, notamment les chercheurs, étaient sans doute très au fait de tous ces risques, qui n'avaient pas été largement claironnés, si ce n'est dans les rapports Snegaroff et Kermarrec.