Peut-être pas en même temps, mais M. Ernoult dirigeait Joseph Cottrell à l'époque. D'après M. Yves Hayot, avec qui nous avons discuté en 2009 en compagnie des parlementaires Catherine Procaccia et Jean-Yves Le Déaut, Joseph Cottrell bénéficiait d'une certaine indépendance.
On m'a également rapporté qu'un ordinateur qui avait servi aux établissements Joseph Cottrell est tombé entre les mains d'une personne, qui y a retrouvé des fichiers clients en rapport avec le curlone.
En 2000, un chercheur du Cirad a vu de lui-même un épandage de curlone, dans une plantation dont il ne m'a pas donné le nom. Lors de la collecte de curlone, un échange de messages entre la répression des fraudes et la DAAF rapportait que la Compagnie des bananes de la Martinique était parfaitement au courant de pratiques d'épandages de curlone en 2000.
Ces témoignages convergents semblent indiquer que les épandages se sont poursuivis après 1993, sans que l'on sache à quelle échelle.
J'ai longtemps interprété une des annexes du rapport parlementaire, en l'occurrence la demande de renseignements du parquet à la DGCCRF sur le statut du curlone, qui date de 1997, comme le signe qu'un stock de curlone avait été saisi après l'interdiction de sa commercialisation. J'ai su dès 2007 ou 2008 que cette affaire avait été classée sans suite par le chef de la protection des végétaux de Guadeloupe. C'est peut-être l'affaire dont vous a parlé la responsable de la DGCCRF, classée par le procureur pour cause de prescription.