Je suis à la retraite depuis le 31 octobre 2018, après avoir exercé mes responsabilités auprès de six préfets de Guadeloupe et de sept préfets de La Martinique. Le préfet de Guadeloupe dont je viens de parler craignait qu'en parlant de chlordécone l'on angoisse la population, ce qui aurait selon lui créé plus de problèmes que contribué à en résoudre : c'est pour cette raison qu'il ne souhaitait effectivement pas que l'on en parle trop. Il considérait que la question ne se posait pas.
Après mon départ, on a complètement arrêté de réunir le groupe régional d'études des pollutions pour les produits phytosanitaires en Guadeloupe, le GREPP, ainsi que le GREPHY. J'ai en outre appris qu'en Guadeloupe la préfète Marcelle Pierrot avait décidé à partir de 2014 de ne plus réunir le GREPP. Même si je n'étais plus, à l'époque, chargé de mission, j'ai dénoncé la situation car je continuais d'essayer de faire avancer les choses. Mon directeur de l'ARS de l'époque a d'ailleurs adressé un courrier à ce sujet accompagné d'une de mes notes – j'en ai produit en 2012, en 2013 et en 2016 – de situation.
En 2016, nous avons également adressé une note très complète au cabinet de la ministre de la santé en décrivant toutes les difficultés – dont celle liée au fait que la communication était totalement éteinte sur le sujet – que nous rencontrions tout comme les succès que nous avions remportés dans la lutte contre le chlordécone. On ne savait en effet plus à l'époque ce que faisait l'État en dehors du programme JAFA : il s'agissait en effet de la seule communication issue du plan chlordécone audible par le public.