L'État a à mon sens commis si ce n'est des imprudences, sinon des fautes, en délivrant cette autorisation qu'il aurait pu, compte tenu de la conjoncture, délivrer pour une durée plus courte, sachant que plusieurs produits de substitution du chlordécone existaient avant même 1993, même si leur efficacité était moindre et que leur utilisation aurait été beaucoup plus contraignante pour les producteurs.
Il a également certainement commis l'erreur de ne pas mesurer les conséquences de l'emploi de cette molécule dont on connaissait le caractère persistant et dont on savait qu'elle pourrait poser des problèmes, tant sur le plan environnemental qu'alimentaire.
En effet, les éléments étaient en la matière déjà connus et celle-ci avait, pour ces mêmes raisons, fait l'objet d'une interdiction aux États-Unis, notamment s'agissant des usages alimentaires, en raison de risques de résidus dans les produits cultivés.
Il a également commis l'erreur de ne pas mettre en place les moyens visant à connaître les conséquences de son utilisation sur l'environnement et sur l'alimentation et d'avoir tardé à prendre en compte ce phénomène de pollution général qui a eu un impact sur l'alimentation de nos concitoyens, tant en Guadeloupe qu'en Martinique, et potentiellement sur leur santé.